Les routes médiévales

Charlieu à la croisée des chemins

Depuis la fondation de l'abbaye jusqu'à la fin du XIIIème siècle, la ville de Charlieu connait une longue période de prospérité. Etienne FOURNIAL attribue cette prospérité à la situation géographique de la ville, qui se trouvait bâtie au croisement de deux routes très fréquentées à l'époque : la voie transversale Belleville - Vichy, et la Grande Voie française (route de Paris à Lyon).

La route Belleville-Vichy

Cette route réunissait les vallées de la Saône, de la Loire, et de l'Allier. Elle passait par Chauffailles, Tancon puis St-Denis de Cabanne, où elle franchissait le Sornin sur le Pont de Char.

Par la rive droite de la rivière, elle gagnait Charlieu. A peu de distance de la ville, elle passait non loin d'une chapelle dédiée à St-Nicolas et là portait, encore au début du seizième siècle, le nom de Grand Chemin. La route entrait dans la ville par la porte Notre-Dame, passait devant l'hôpital mentionné en 1259 et ressortait par la porte des Moulins. Elle longeait à nouveau le Sornin qu'elle franchissait sur le pont de Tigny mentionné dès 1320 et qui subsiste, mais abandonné et désigné communément sous le nom de Pont du Diable. De là, la route atteignait Pouilly-sous-Charlieu.

Etienne FOURNIAL, Charlieu, page 187.

La route franchissait la Loire sur un gué entre Pouilly et Briennon. Elle poursuivait ensuite par La Bénisson-Dieu, Noailly, St-Germain Lespinasse, et St-Haon-le-Châtel.

Sur ce chemin principal s'en rattachaient d'autres :
- le premier, qui prenait à droite au pont de Char, permettait de rejoindre Châteauneuf et Mâcon.
- le second, à hauteur de la chapelle St-Nicolas, permettait de rejoindre l'abbaye de St-Rigaud et La Clayette (actuelle route du cimetière).
- le troisième, après le pont de Tigny, permettait de rejoindre Vougy puis Perreux ou Roanne.

La Grande Voie française

La Grande Voie française était la route de Paris à Lyon. Etienne FOURNIAL en décrit les étapes entre Thizy et Iguerande. On pourra donc se reporter à son livre pour en connaître plus précisément le parcours.

Elle passe ensuite à la Goutte Rouchon, près du domaine Beury, à la Croix-Leigne et descendait franchir le Sornin sur le Pont de Pierre. Jeté sur la rivière probablement au XIIIème siècle, on n'en relève toutefois la plus ancienne mention - à cause des lacunes de la documentation - qu'en 1371.

Dans Charlieu même, la Voie française conserve son tracé dans les rues du Pont de Pierre, la porte Chanteloup, la rue Chevroterie, la rue du Guichet-de-Semur, la rue des Ecoles. Au-delà du pont des Capucins, oblitéré par le chemin de fer vers 1890, la route de Fleury représente à peu près son ancien tracé.

Etienne FOURNIAL, Charlieu, page 193.

Etienne Fournial a consacré une partie de ses travaux à l'étude des routes commerciales à l'époque médiévale. Il convient de s'y référer pour le détail des étapes et des sources. Il a également publié (Charlieu, page 199) une carte détaillée replaçant Charlieu dans les principales routes commerciales de l'époque.

Un outil de visualisation

Le site GeohistoricalData permet de visualiser le tracé des voies indiquées sur la carte de Cassini, en choisissant d'autres fonds de cartes. C'est un outil fantastique pour comparer les tracés des voies anciennes et actuelles.


Page créée le 14/10/2012, dernière modification le 31/07/2016.