La luxure

La luxure est un péché capital.

 Elle est représentée au montant gauche de la porte : une femme enlacée par un serpent, dont le sein gauche est dévoré par un crapaud.

L'image du serpent est connue; celle du crapaud est expliquée par Louis Réau :

Ce type allégorique est une survivance ou plutôt une déformation des images païennes de la Nature, de la Terre nourricière (Tellus, Terra mater), que les anciens représentaient sous l'aspect d'une femme nue allaitant des mammifères ou des reptiles. Les sculpteurs romans, ne comprenant plus ce symbole de la Terre, virent dans l'image de la femme tétée par des animaux l'image du châtiment réservé à la Luxure. A l'origine des représentations médiévales de ce vice, il y aurait donc un contresens iconographique. Le thème est copié tel quel; mais il change entièrement de signification. Ce n'est plus la terre maternelle, qui volontairement nourrit de sa substance les petits des hommes et des animaux, mais la Luxure livrée en proie à des bêtes immondes qui la sucent comme des vampires aux endroits les plus sensibles et les plus secrets de son corps, et dont elle s'efforce, en vain, de se libérer.

Louis Réau, L'Art religieux du moyen-âge, tome 2, 1956, p. 165.


Page créée le 15/12/2012, dernière modification le 5/08/2016.