La pharmacie Jolivet

Nous avons l'habitude à présent que la rue Mercière soit ouverte sur le boulevard Jacquard, mais à l'échelle de l'histoire de Charlieu, cette ouverture est très récente.

Pendant tout le Moyen Âge, et jusqu'au milieu du XXème siècle, la rue Mercière n'était ouverte que vers la place de l'église.

Au début du XXème siècle, l'accès au boulevard Jacquard a été laissé libre par le passage Jolivet, à côté de la pharmacie du même nom, par une tolérance des propriétaires successifs.

La question de l'ouverture de la rue a été pendant longtemps à l'ordre du jour des réunions municipales, comme l'explique Claudius Aulas :

La rue Mercière, en 1891, figurait au programme d'une revue locale : Tout Charlieu y passera, qu'on chantait d'un air assez gai.

J'ai gardé souvenance du premier couplet :
Il est une rue dans notre cité
Qui depuis la création du monde
Réclame partout à la ronde
Qu'on la perce à l'extrémité
A l'autre bout les étalages
Des femmes venant au marché
Et qui ont toujours empiété
Avec leur beurre et leurs fromages.
On chantait aussi :

Dans un siècle la rue Mercière sera percée. Youpe, youpe, la rira dondée.

Il y a plus de cinquante ans de cela. La rue Mercière n'est pas percée, elle ne le sera pas de sitôt; mais elle ne connait plus les empiétements des femmes venant au marché. Elles n'ont plus ni beurre ni fromages à nous vendre.

Claudius Aulas, Charlieu, page 66.