Histoire de Charlieu

Le moulin de la Rivoire

La route nationale a emprunté le tracé de la très ancienne route reliant la Bourgogne à la Loire et bordée, il n'y a guère plus de cent ans, par des jardins, des granges et une dérivation du ruisseau alimentant les fossés de la ville. Cette dérivation, comblée après la démolition de la ceinture fortifiée qui entourait Charlieu, faisait tourner un moulin à La Rivoire. La découverte de fosses à cuir dans les fondations de la maison Fongy, à l'angle de la rue Cacherat, prouve que des tanneries y étaient installées.

Claudius Aulas, Charlieu.

Le moulin de la Rivoire apparaît bien sur la carte d'état-major de 1849, mais la prise d'eau sur la rivière est déjà comblée.

La dérivation du Somplain, avant d'arriver près des murs de la ville, faisait tourner un moulin appelé Copier, au commencement du [XVIIème] siècle (1630), du nom de son propriétaire sans doute; et plus tard la Rivoire, du nom d'un autre propriétaire successeur du premier, dont la famille, marquante à Charlieu, avait probablement dans cet endroit son principal manoir. Le moulin existait encore à la fin du siècle dernier. Il reste des vestiges bien reconnaissables de l'ancienne dérivation du Somplain; particulièrement depuis la Rivoire jusqu'à l'angle nord de la ville.

Jean-Baptiste Desevelinges, Histoire de Charlieu, page 305)

C'est dans ce manoir que Michel Servet a logé en 1540 lors de son séjour à Charlieu :

De cecy rendra bon tesmoignage l'hystoire de Michel Vilanovanus, autrement appellé Servetus, médecin, homme vrayement fort arrogant et insolent, comme testifient ceux qui l'ont congneu à Charlieu, où il demoura chez la Rivoire environ l'an 1540.

Archives curieuses de l'histoire de France depuis Louis XI jusqu'à Louis XVIII, page 308.

L'emplacement de la prise d'eau est parfaitement visible sur la photographie IGN de 1967, grâce au fuseau constitué par les haies. On peut noter d'ailleurs qu'une construction occupe encore l'emplacement du moulin à l'époque. Malheureusement, toutes les haies ont aujourd'hui été arrachées.

On peut voir sur cet extrait de l'atlas de la seigneurie de Gâtelier (1766) qu'un retour au Sornin existait initialement. Le retour d'eau n'existe plus sur le cadastre de 1830.

Cette carte a été publiée dans Les couvents franciscains de Charlieu, d'Etienne Fournial, page 150.