La porte des Moulins
La porte des Moulins fut appelée, primitivement, porte Maizillère ; au moins portait-elle ce nom en 1517, Maiseleria, dans une reconnaissance, en latin, de cette date, car cette reconnaissance et d'autres actes de 1656 désignent la grande rue comme allant de la porte Notre-Dame à la porte Maizillère, qui ne peut être, ce me semble, que celle des Moulins. Cependant cette dernière dénomination commence à paraître dans un acte de 1652. Son nom de Maizillère semble lui être venu d'un puits qui n'en était pas éloigné, appelé puits Mayselier, dans la charte d'affranchissement (art. 9) ; et puits Maizilliers, ou des Clayes , dans une reconnaissance de 1705.
La porte des Moulins s'écroula en 1776, et les matériaux en furent vendus aux enchères, au mois de janvier 1777.Elle s'appuyait sur le mur du jardin du prieuré, que l'adjudicataire dut laisser intact. On lui imposa aussi la condition de laisser les pierres de taille nécessaires pour élever deux piliers, de la hauteur de douze pieds, pour former une barrière qui clorait la ville1. Si ces piliers furent jamais faits, ils ont été à leur tour démolis depuis longtemps.
Desevelinges 1856, pages 310-311.
1: Procès-verbal d'adjudication.
Même détruite, la porte des Moulins reste un point d'entrée dans la ville. Elle fait donc l'objet d'une surveillance nocturne pendant la période révolutionnaire :
Le 20 septembre [1792], Dumouriez, avec son armée improvisée, remporta à Valmy, contre les Prussiens, une victoire éclatante. En arrêtant les progrès de l'invasion, elle produisit un effet moral immense. Ce fait de guerre, loin de ralentir les armements, les encouragea au contraire, en faisant partout renaître l'espoir et grandir le patriotisme. A Charlieu, outre les volontaires déjà partis, on avait armé les grenadiers, dont plusieurs furent destinés à se rendre au camp de Cessieux, près de Bourgoin. Ceux qui restaient étaient armés de cartouches, et il leur était enjoint « de monter la garde aux portes des Moulins, de Chanteloup, de Notre-Dame, et au corps de garde, et la nuit de faire la patrouille ». « Il est enjoint, dit le règlement, à toute personne, sans distinction d'âge ni de sexe, de répondre à la sentinelle qui criera qui vive, jusqu'à trois fois, à peine d'être tiré dessus, faute de répondre, ami ou citoyen ».
Barbat 1913, pages 174-175.
Page créée le 8/05/2018, dernière modification le 16/08/2018.