La galerie du réfectoire, publiée par E. Sunderland.

La grande galerie

Le corps de bâtiment abritant le réfectoire des moines, aujourd'hui détruit, complétait le dispositif défensif du prieuré, du côté sud.

Le surplus des défenses du XIIe siècle de notre prieuré a presque complètement disparu sous les additions et constructions des XVe et XVIe siècles. Toutefois nous voyons par un croquis fait à main levée il y a 30 ou 40 ans, que le vaste bâtiment du réfectoire, contemporain de saint Odilon qui le fit restaurer en entier, et dont une muraille remaniée au XVIe siècle est encore debout le long du cloître, formait rempart au midi de la place. Car il était couronné sur toute sa longueur d'une sorte de bretèche continue formant loggia couverte, comme à la Bénisson-Dieu, avec faible saillie sur l’aplomb du mur, et qu'on appela plus tard la grande galerie. Le mur lui-même, pourvu de minces archières, mais sans aucune porte, était protégé par une large escarpe au devant d'un fossé devenu le réservoir du jardin du prieur, et à son extrémité méridionale s’élevait cette tour, dont la hauteur, suivant l'historien de Charlieu, dépassait celle de tous les édifices de la ville et « annonçait de loin au voyageur la domination seigneuriale des moines.

Edouard Jeannez, Les fortifications de Charlieu, pages 457-458.

Edouard Jeannez cite également une note manuscrite complétant la description de la galerie :

Une note manuscrite, qui paraît avoir été rédigée il y a 20 ou 25 ans, parle ainsi de la grande gallerye :

« Le voyageur qui, il y a une trentaine d'années, se dirigeait vers la ville de Charlieu avait son regard arrêté au côté gauche de la route par une construction massive, percée d’étroites et rares ouvertures et couronnée par un de ces larges toits... Sous le toit une galerie en bois qui semblait crénelée.... »

Bibl. de Roanne, pièces manuscrites.

D'après Miss Sunderland, ces galeries ne sont pas rares dans la région :

La grande galerie construite à l'étage du réfectoire peut être considérée comme l'œuvre des prieurs de la Madeleine. C'était une forme de fortification en bois courante au XVème et XVIème siècle. Jadis, l'abbaye de la Bénisson-Dieu, à une dizaine de kilomètres à l'ouest de Charlieu, était entourée de murailles surmontées de pareilles constructions en bois [voir ici]. De telles fortifications existent toujours à Saint-Pierre-la-Noaille, sur la route qui va vers Marcigny.

Elizabeth Read Sunderland, Charlieu, page 67.

 


Page créée le 11/05/2014, dernière modification le 21/02/2018.