La place d'Huile et les boucheries
La partie sud de la Place St-Philibert comprenait semble-t-il plusieurs boucheries.
Sur cette place étaient les boucheries de la ville, appartenant en partie au prieur et en partie à des habitants. Un de ceux-ci, Antoine Jobin avait, dès l'année 1516, une maison dans ce quartier, au-devant de laquelle était une petite place qui en dépendait, avec des bancs de boucherie. Cette place s'appelait place d'Huile, parce que le propriétaire y faisait vendre, exclusivement à tous les autres habitants, de l'huile sur une grande table de pierre, dite, à cause de cela, pierre de l'huile. Ce droit donna lieu à un procès entre le propriétaire de la pierre et les autres habitants, dans le XVIème siècle. Les derniers succombèrent et le droit subsistait encore en 1782. Les autres bancs de boucherie faisaient sans doute suite à celui du propriétaire de la pierre à huile, et la maison du four banal était tout près de ladite boucherie, c'est-à-dire à droite de l'église, dans l'une des maisons rebâties aujourd'hui sur la place. Jean-Baptiste Desevelinges, Histoire de Charlieu, pages 314-315.
Au-devant même de l'église se trouvaient les bancs de bouchers et la pierre de l'huile (17).
(17) Ils s'y trouvaient encore au XVIIème siècle.
Etienne Fournial, Charlieu, page 382.
- En 1655: « sortant de la grande porte de l'église en la place tenant contre la boucherie» [...]
- Le 25 juillet 1782, Claude-Marie Andriot, notaire royal, acquiert une maison sise à Charlieu devant la place du marché où étaient autrefois les boucheries de ladite ville qui joint..., la ruette tendante de la pierre de l'huile aux murs de ville d'Occident et ïa place du marché où étaient autrefois les boucheries, la rue tendant du Puits des Clayes à la porte Chanteloue entre eux de Septentrion.[...]
Le droit de langue des Bénédictins
Les moines avaient un "droit de langue" sur les bestiaux :
Quant aux droits sur les professions, celui qui frappait les bouchers, et qui consistait (art. 37 de la charte), dans les langues des bestiaux tués à la boucherie, s'était maintenu sous le nom de droit des langues. Pour assurer ce droit, le prieur empêchait les bouchers de détailler et d'exposer la viande ailleurs que sous le couvert et sur les bancs à la boucherie qui étaient sur la place, au-devant de l'église, à moins de permission spéciale. Au XVIème siècle, sept habitants de la ville y avaient obtenu part avec le prieur, on ne sait comment1.
1: Traité de 1596, entre un boucher réfractaire et les propriétaires du droit.
Jean-Baptiste Desevelinges, Histoire de Charlieu, pages 36-37.
Page créée le 12/07/2015, dernière modification le 5/08/2016.