Les accès à la tour

Il n'y a aucune entrée au rez-de-chaussée, on accède à la tour par deux portes situées au premier et au deuxième étage :

A cheval sur le rempart « bien fossoyé » qui défendait l'abbaye au levant et la séparait de la ville, notre tour ne possède que deux portes étroites, ouvertes dans l'axe de ce rempart, au-dessus l'une de l'autre, et donnant accès, l'une au premier, l'autre au deuxième étage. Ces portes sont, suivant la mode romane et normande, surélevées au-dessus du sol, l'une de 3m 40, l'autre de 7m 80, et on ne peut y arriver que par l'extérieur au moyen d'échelles ou d'escaliers de bois faciles à enlever en temps de guerre (2). La plus élevée s'ouvrait-elle sur un pont volant dressé au niveau de la courtine, qui eût été dès lors un véritable chemin de ronde et non un simple mur non renforcé ?

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(2) On y arrive aujourd'hui par un mauvais emmarchement de pierre assis sur un remblai extérieur en terre, et continué par un escalier de bois fixé au rempart. Cette modification date du commencement du XVIème siècle, comme le prouve le linteau à accolade de la porte extérieure édifiée en même temps que l'escalier pour en défendre l'accès.

Edouard Jeannez, Les fortifications..., page 452.

Antoine Bonin penche plutôt pour une passerelle suspendue :

Comment les défenseurs parvenaient-ils donc à cette poterne haute ? Ils n'auraient pu le faire par la courtine, car le rempart est trop mince pour avoir jamais porté au sommet un parapet protégeant un chemin de ronde dont la largeur n'aurait pu être inférieure à 0 m. 90. D'autre part, ses parties hautes, dont le niveau maximum atteint encore celui de la poterne supérieure, ne montrent aucune trace de consoles ni de trous de boulins ayant supporté une coursière en pierre ou retenu les liens d'un trottoir en bois en encorbellement sur la place.

Cet état de choses semble étayer l'hypothèse d'un accès au second étage, ainsi qu'au premier, au moyen d'une vis située à proximité. Nous avons effectivement remarqué, sur le revers du mur d'enceinte, près de sa jonction avec le donjon, la trace concave (un peu incertaine dans la partie inférieure) d'une tourelle qui ne saillait que du côté place et où l'on discerne la trace d'une marche d'un escalier hélicoïdal.

Antoine Bonin, La tour-donjon du prieuré de Charlieu, page 40.

Le Dr. Sunderland semble d'accord avec cette analyse :

Antoine Bonin, pour de bonnes raisons, pense qu'on montait (au moins au sud) par une petite tourelle d'escalier construite contre la courtine à proximité de la tour et qu'on entrait dans les poternes superposées par des passerelles légères jetées sur le vide. Et, en effet, les traces des marches d'un escalier à vis se voient toujours sur la courtine près de l'escalier métallique actuel.

Elizabeth R. Sunderland, Charlieu à l'époque médiévale, page 66.

On peut voir cette tourelle sur cette planche d'Antoine Bonin :

Les accès à la tour

Quoi qu'il en fut, il n'existe aucun escalier entre le premier et le deuxième étage, ce qui est très particulier.

Quand aux deux étages supérieurs, on y arrive par des escaliers en pierre de 19 et 20 marches, pris dans les murs, aux dépens de leur épaisseur, qui est en moyenne de 2 m 35, et sur le côté non exposé à l'attaque, afin de ne pas offrir une muraille évidée aux coups des projectiles lancés par les trébuchets des assaillants.

Edouard Jeannez, Les fortifications..., page 453.


Page créée le 30/12/2012, dernière modification le 31/07/2016.